Gaston NGAMKAN

Je voudrais d'entrée de jeu, en ma qualité de Président de l'Association Camerounaise du Droit Maritime - en abrégé ACDM, vous souhaiter très chaleureusement la bienvenue à cette première Assemblée générale ordinaire qui consacre l'existence opérationnelle de ladite Association.

ALLOCUTION DE MAITRE GASTON NGAMKAN, PRESIDENT DE L'ACDM

Hôtel SAWA Douala, 17 mars 2016 à 10 heures



Excellence, Monsieur le Ministre des transports,
Monsieur le Gouverneur de la Région du Littoral,
Monsieur le Préfet du Wouri,
Monsieur le Délégué du Gouvernement auprès de la Communauté Urbaine de Douala,
Messieurs les Chefs de juridictions, Procureur général, procureurs de la République et Magistrats en vos rangs et grades respectifs,
Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux,
Monsieur le Bâtonnier de l'Ordre des Avocats au Barreau du Cameroun,
Mes chers Confrères,
Distingués invités,
Mesdames, Messieurs,


Je voudrais d'entrée de jeu, en ma qualité de Président de l'Association Camerounaise du Droit Maritime - en abrégé ACDM, vous souhaiter très chaleureusement la bienvenue à cette première Assemblée générale ordinaire qui consacre l'existence opérationnelle de ladite Association.

La présence du Ministre des transports à ces assises démontre, à suffisance de preuve, le soutien et l'intérêt que le Gouvernement de la République porte à cette initiative. Qu'il en soit ici vivement remercié par ma modeste voix et sache que l'Association mettra toutes voiles dehors pour mériter sa confiance.

L'Association Camerounaise du Droit Maritime a vu le jour le 28 avril 2015, après une longue période de gestation qui a duré plus d'une décennie, à la suite de l'Assemblée générale constitutive qui s'est tenue à l'immeuble siège du Conseil National des Chargeurs du Cameroun.

Mais, l'acte de naissance officiel de l'Association ne date que du 3 décembre 2015, date à laquelle Monsieur le Préfet du département du Wouri, auquel je rends hommage en passant, a délivré le récépissé de déclaration, ce sésame ô combien important à la vie de l'Association, puisqu'il confère à cette dernière la personnalité juridique et, par voie de corollaire, son existence officielle.

Pourquoi une association camerounaise du droit maritime ?


C'est à l'évidence la question que se posent plusieurs d'entre vous, pour certains sans pouvoir y répondre, pour d'autres sans être sûrs de la réponse.

Pour appréhender l'essence de l'Association Camerounaise du Droit Maritime, il apparaît séant de comprendre préalablement la notion de droit maritime.

S'agissant d'une matière polymorphe, la définition du droit maritime est nécessairement plurielle. Dans "Critias", Platon écrivait : "il y a trois sortes d'Hommes, les Morts, les Vivants, et Ceux qui vont en Mer". Pour ces derniers, pas encore morts mais plus tout à fait vivants, le droit maritime incarne un système original gouverné par son propre corpus de normes et ses propres institutions.

Conçu à travers les siècles pour répondre à des questions dont l'originalité provient du risque inhérent à la surface des mers, le droit maritime désigne précisément l'ensemble des situations juridiques exposées aux risques de la mer. Depuis la nuit des temps, on a considéré que les conditions de la navigation sur la mer, et tout spécialement les risques qui y sont attachés, imposaient des règles particulières. En effet, la mer n'est pas, pour l'homme, un milieu naturel.

S'agissant de protéger tout à la fois l'homme des périls de la mer et la mer des activités humaines, des règles juridiques spécifiques, sans objet sur terre mais nécessaires en mer, ont été mises en oeuvre afin d'y réguler la présence humaine, qu'elle soit justifiée par la volupté des flots, le goût du risque, le sens du devoir ou l'appât du gain.

Le droit maritime est donc, au sens large, l'ensemble des règles de droit positif gouvernant l'activité humaine en mer. Au sens strict, le droit maritime est une branche du droit privé largement teinté de droit commercial dont la plupart des règles tient uniquement aux contraintes de la vie en mer ou aux caractéristiques du navire (meuble destiné à circuler constamment entre des ports de nationalité différentes et dans des espaces échappant à toute souveraineté). Ces règles ne sont pas plus commerciales que civiles : elles sont simplement maritimes.

Ainsi défini, le droit maritime se distingue du droit de la mer, lequel est l'ensemble des règles de droit positif régissant le statut juridique des mers et des